mercredi 30 août 2017

L'Irlande, de Crookhaven aux îles d'Aran

L’Irlande, premières escales


Après cet agréable début de croisière aux Scilly, la météo annonce du nord-est virant à l’est, idéal pour entamer la traversée vers le sud de l’Irlande. Je décide donc de quitter le mouillage de New Grimsby, entre les îles de Tresco et Bryher, le dimanche matin avec l’intention d’arriver à Baltimore. Mais j’avance mieux que prévu et le vent me permet de descendre plus au sud pour arriver directement à Crookhaven. Je me dis que je pourrais toujours visiter Baltimore et Kinsale au retour…


Des Scilly à Crookhaven

départ le dimanche 17 juillet à 7:15, arrivée à Crookhaven le 18 à 17:00, 150 miles en 34 heures 

C’est la première fois que je fais une traversée aussi longue en solo. Mais, à l’allure du travers ou du grand largue, c’est plutôt facile, rapide et confortable. Pas besoin de barrer, mon régulateur d’allure  maintient le bateau au bon cap et mon hydrogénérateur produit de l’électricité comme une grosse dynamo de vélo qui tourne grâce à une hélice traînée dans l’eau. Je lis. J’assiste à un très beau lever de lune. Je fais route une partie de la nuit avec un autre bateau français, le Charlequint, que j’appelle à la VHF.  Je les retrouverai plus tard à Castletownbere. J’arrive à dormir par tranches de 15 minutes. Le vent faiblit au matin et vient de l’arrière. Je tangonne le gennois et mets les voiles en ciseaux. J’ai vu le phare du Fastnet de loin.



Journal de bord : “Un peu fatigué au matin. Mais la nuit a été calme. Vent maniable et portant. Ça change de tout le près que j'ai eu jusque-là. Beaucoup moins de trafic en mer d’Irlande que dans la Manche. Du coup, j’ai pu enchaîner les micro siestes de 15 mn max.”

 

Le petit port de Crookhaven est très bien abrité au fond d’une baie, il y a un quai, une école de voile quelques maisons et un pub. Pas grand-chose d’autre.




Infos pratiques

  • Des corps morts sont mis à disposition des bateaux visiteurs. Il faut payer 10 euros au pub O’Sullivan’s, pour passer la nuit sur ces bouées. 

  • On peu aussi ancrer au nord, sur l’autre “rive”, sans rien payer, mais c’est plus loin pour débarquer.

  • Une micro boutique à côté du pub permet de faire un minimum de ravitaillement.

  • Pas de douche pour les visiteurs mais on peu demander à se doucher au club de voile.

 

 

De Crookhaven à Glengarriff

départ le mercredi 19 juillet à 7:30, arrivée le même jour à 15:15

La baie de Glengarriff.
Glengarriff, c’est l’endroit qui me faisait rêver quand j’étudiais les guides, les blogs et les cartes sur l’Irlande. Une baie bien protégée entourée de jolies collines boisées, un petit village très touristique avec, en prime, une île qui abrite un jardin extraordinaire. En plus, c’est ici, dans les salons de l’imposant hôtel Eccles, qu’a été fondé l’Irish Crusing Club en 1929. Leur guide nautique de l’Irlande est toujours incontournable. J’en ai un à bord… heureusement mis à jour. 
Le village est joli. Il y a des sentiers balisés qui permettent de faire des promenades dans les forêts qui bordent la baie. 


Extrait : “La route n’était pas longue, 25 miles, mais il m’a fallu sept heures dans le brouillard et le crachin, tout au moteur pour cause de pétole. Le fameux calme avant la tempête… pour aller en ville, j’ai essayé de me faire un look de gentleman skipper.”

Je me suis pas mal promené autour du village car la météo annonçant un coup de vent assez violent, j’avais tout intérêt à rester à l’abri quelques jours. Ici, le mauvais temps se manifeste par une alternance de pluie et de soleil, mais la baie est suffisamment abritée pour ne pas subir de rafales trop violentes. Je suis resté trois nuits sur ancre.




Le grand hôtel Eccles où fut fondé l’Irish Sailing Club en 1929.

Depuis le mouillage l’îlot Friar au premier plan.

Depuis le mouillage, vers le fond de la baie avec le grand hôtel Eccles.




Infos pratiques
  • Il y a des bouées dans la baie mais il y a aussi la place de mouiller (près des deux îlots de Friar et Bark Island). Les fonds sont de bonne tenue et le mouillage est bien abrité. Il y a un vieux quai avec un slip-way qui permet de débarquer en annexe entre la station-service et l’hôtel. Il faut marcher 15 minutes vers la gauche pour atteindre le village.
  • Il est possible d’acheter du gazole en jerrycan à la station-service qui est juste devant le mouillage (devant le grand hôtel). 
  • Il y a un petit Spar en ville qui permet de faire un peu de ravitaillement et qui abrite aussi un bureau de poste.
  • Par contre, il n’y a pas de distributeur de billets. La station-service et le bureau de poste acceptent de donner du cash mais uniquement si on a une carte de débit irlandaise. Avec une Visa, ça ne marche pas. Mais on peut payer partout en carte. 
  •  Le Casey’s hôtel-restaurant-bar sert une très bonne bière et offre un très bon Wi-Fi. 
  • Le Quill’s Wollen Market est un magasin assez grand qui vend un bon choix des fameux pulls des îles d’Aran : les mêmes et au même prix que vous trouverez là-bas.
*********

De Glengarriff à Garinish (Ilnacullin)

départ le vendredi 21 juillet à 9h30, arrivée à 10:00 (c’est juste à côté)

L’île de Garinish (aussi appelée Ilnacullin) a été achetée à l’amirauté (c’était une ancienne base de la Navy) par la famille Bryce, qui avait fait fortune dans le textile. Le projet était d’y bâtir une résidence d’été entourée de jardins. Les plans pour le château étaient grandioses… mais la famille perdit une grande partie de sa fortune lors de la Première Guerre mondiale. Seul un cottage fut construit ainsi qu’un belvédère de style italien et une tour. Mais le jardin a été créé et c’est aujourd’hui lui que de nombreux touristes viennent visiter en prenant une navette depuis Glengarriff. Moi j’ai ancré Sirius non loin du débarcadère et j’ai abordé l’île de bon matin en annexe, avant la première fournée de visiteurs. J’ai eu le jardin pour moi seul et j’ai profité du soleil du matin avant les premières averses. Un lieu magique. 






















La visite du cottage, devenu la maison d’été de la famille, qui y accueillait de nombreuses personnalités politiques et artistiques irlandaises, vaut aussi la visite.





Ce soir-là, une nouvelle dépression était annoncée. Je me suis fait des crêpes pendant que passait le coup de vent. Ça allait devenir une habitude…









Le lendemain, je suis reparti par le passage qui permet de contourner l’île par le sud-ouest (étroit, mais ça passe). Et j’ai longé une famille de phoques qui habite sur ces rochers.



Infos pratiques
  • On peu mouiller en face du débarcadère, côté mainland, en laissant le passage et en faisant attention au câble sous-marin (indiqué par un panneau). Les fonds sont de bonne tenue, c’est très bien protégé.
  • L’entrée du jardin coûte 5 livres. Si on n’y va pas avec son propre bateau, la navette coûte 10 ou 12 livres selon où on la prend (le Queen ferry est plus cher que le Blue Pool ferry). 
  • Il y a un vieux quai où on ne peut normalement pas laisser l’annexe mais où on peut débarquer. Demander à l’accueil où on peut laisser l’annexe sans qu’elle ne gêne les navettes. 
  • Il y a un salon de thé sur l’île mais pas de Wi-Fi.  

 

De Illnacullin à Castletownbere

Départ le samedi 22 juillet, arrivée le même jour. Une nuit amarré sur bouée.


Le coup de vent étant passé, j’ai pu me remettre en route pour sortir de la baie de Bantry. J’ai mis le cap sur le port de pêche de Castletownbere, abrité par l’île de Bere, où je savais pouvoir trouver du cash et du ravitaillement. En route, je me suis arrêté pour déjeuner dans la baie d’Adrigole, un joli abri mais qui n’était pas recommandé par fort vent de nord-ouest car les montagnes environnantes ne stoppent pas les rafales elles les accélèrent !
La baie d’Adrigole.
Entre l’île de Bere et la côte, il y a quelques fermes aquacoles et leur dispositif de brassage assez impressionnant. Je ne me suis pas arrêté à la marina de l’île mais elle est recommandée par les navigateurs car elle permet d’explorer l’île qui est semble-t-il très jolie. Elle est “signalée” par une épave dont les mats émergent encore. 

À Castletownbere, de grands bateaux d’un peu partout en Europe, notamment français et portuguais, viennent débarquer leur pêche, il y a les infrastructures pour. Ils sont amarrés au quai. L’ambiance dans la petite ville est tranquille, avec un nombre de pubs qui semble disproportionné pour la population… Les façades rivalisent de couleurs. 

Depuis la bouée, les bateaux de pêche à quai.



Le soir tombe sur Castletownbere.



Infos pratiques
  • À Castletownbere, il n’y a rien de prévu pour la plaisance à part quelques bouées devant le quai auxquelles ont peut s’amarrer. Il y a un quai pour débarquer en annexe. Paiement : personne ne m’a rien réclamé. On peut quand même venir le long du quai de manière temporaire. C’est ce que j’ai vu faire par le voiler Charlequint dont j’avais partagé la route entre les Scilly et l’Irlande.
  • En revanche, il y a un supermarché très bien achalandé juste en face du quai où on débarque en annexe qui a, en outre, l’avantage d’être ouvert le dimanche.
  •  Un distributeur de billets est disponible au supermarché.
  • J’ai trouvé The Coffee House un endroit sympa pour prendre un café et manger une glace ou une pâtisserie. Ils avaient du Wi-Fi mais pas une très bonne connexion. 

   

De Castletownbere à Portmagee

Départ le dimanche 23 à 7:00, arrivée le même jour à 20:00.

Départ à l’aube.
Sortie du port : une mer d’huile.
Je suis parti de Castletownbere à l’aube. Le lever de soleil était flamboyant ; la mer était d’huile. J’ai croisé un bateau de pêche français qui venait du large en direction du port. Ensuite j’ai longé la côte jusqu’aux îles Skellig. Il faisait très beau, les conditions étaient idéales pour la voile. J’ai pu m’approcher assez près. Le plus grand de ces deux îlots rocheux, impressionnants avec leur forme de pyramide surgie de la mer, a abrité des moines ermites aux débuts du christianisme irlandais. Ils vivaient dans les cellules construites en pierre sèches. Le lieu était déjà connu pour cela ; il est devenu encore plus célèbre depuis qu’il est apparu dans le dernier épisode de Star Wars. La petite Skellig est une réserve naturelle habitée par des milliers d’oiseaux marins qui, avec leurs déjections, l’on “repeinte” en blanc.

Little Skellig, blanchie par le guano.



J’ai mis le cap sur l’île de Valentia. J’ai pris une bouée devant le petit port de Portmagee que j’ai choisi car c’est le point de départ des vedettes d’excursion pour les Skellig. C’est le seul moyen de débarquer en sécurité car l’île n’offre pas de mouillage sûr pour les voiliers.
Au pub du lieu, j’ai eu droit à mon premier concert irlandais. Une sacrée ambiance.




Malheureusement, le lendemain, j’ai découvert que, pour débarquer sur l’île, il faut réserver des semaines à l’avance. Il y avait bien des navettes qui faisaient le tour de l’île, mas ça, je l’avais déjà fait la veille avec mon propre bateau. Je suis donc reparti, cap sur d’autres îles mythiques de la côte ouest irlandaise : les Blasket.

********

De Portmagee aux îles Blasket

Départ le 24 juillet à 12:00, arrivée le même jour à 17:30.

Les îles Blasket étaient habitées jusque dans les années 1950, puis la population a été évacuée car la vie y était jugée trop dure. Aujourd’hui, c’est une réserve naturelle. Les anciennes maisons des villageois sont en ruines, mais quelques-unes ont été restaurées pour abriter une sorte d’auberge de jeunesse. Il y a aussi un camping.
Devant la plage, il y a plusieurs familles de phoques très curieux qui s’amusent dans l’eau. Certains sont venus m’observer alors que je ramais en annexe pour débarquer. Le soir, ils se prélassent sur le sable et les amoureux de la nature qui passent la nuit sur l’île s’installent à distance pour les observer et les prendre en photo.

Sirius à l’ancre depuis la plage de Great Blasket.

 


 
Le débarcadère de Great Blasket.


Infos pratiques 
  • Il y a des corps morts mais ils servent aux vedettes de visiteurs. Cela dit, je pense que ça doit être possible de s’y mettre, une fois les dernières parties, le soir et jusqu’au matin.  C’est peut-être ce que j’aurais dû faire. Toutefois, devant la plage, la tenue est bonne sur le sable, même s’il y a du courant (à bien prendre en compte quand on débarque en annexe sur la plage).

  ********

De Great Blasket à Innishmore (îles d’Aran)

Départ le 25 juillet à 6:00, arrivée le 26 à 02:00. 73 miles en 20 heures. Trois nuits sur ancre dans la baie de Kilronan.

Le mouillage devant Great Blasket n’était pas le mieux abrité, un peu rouleur. J’ai dormi en mettant mon matelas par terre au milieu du carré pour être moins gêné par les mouvements du bateau. La météo annonçait pétole pour le lendemain, je n’avais donc pas d’inquiétude. Mais un peu avant l’aube, mauvais surprise : le vent s’engouffre entre la côte et l’île, et commence à monter à 18 nœuds. Je lève l’ancre alors qu’il fait encore nuit pour ne pas me retrouver en mauvaise posture si ça continue de monter. 

Me voilà donc parti à l’aube, après une nuit pas très reposante et un réveil plutôt stressant. La météo annonce un nouveau coup de vent dans la nuit, mais je pense être arrivé aux îles d’Aran avant que ça ne souffle trop. En plus, c’est du sud-ouest, donc portant. Pour l’heure, une fois sorti du chenal entre les Blasket et la côte, c’est la pétole annoncée. Mais il fait très beau. Je mets un point d’honneur à faire de la voile. Je sors le spi asymétrique. Je me fais plaisir.  

À un moment, je vois approcher derrière moi le voilier Enzo, qui avance beaucoup plus vite, sous voile et moteur. Ils  passent à portée de voix  et la dame me dit qu’ils se pressent car le coup de vent arrive plus vite que prévu. En effet, le front arrive, le ciel se couvre, une brume monte, puis c’est la la pluie, le vent qui forcit. Les îles sont en vue alors que le soir tombe mais rapidement, la nuit est là, la visibilité très limitée et le vent de plus en plus fort. Pour arriver au plus vite dans la baie où se trouve le port de l’île, de l’autre côté, je passe par le Gregory Sound entre Inishmore et Inishmann, les deux îles principales. Heureusement que j’ai la cartographie électronique sur ma tablette : je ne distingue pratiquement pas les côtes, ni à bâbord ni à tribord, alors qu'elles sont très proches. Le vent s’accélère et ce passage est vraiment stressant. 
Je jette l’ancre en pleine nuit dans la baie de Kilronan. Au matin, je découvre que je ne me suis pas assez avancé dans la baie. J’aurais pu m’approcher plus du port et au fond de la baie, il y a des corps morts.   

Infos pratiques
  •  En cas de vent fort, le guide nautique déconseille d’emprunter le Gregory Sound et recommande de passer plutôt entre Inishmann et Inisheer, la plus petite des trois îles d’Aran. Rétrospectivement, je pense que c’est un sage conseil…

Journal de bord : “La tempête est là et elle va durer. Et moi, je suis confiné à bord tant que ça souffle autant (20-25 nœuds et la météo annonce jusque 29, un bon force 7). Pas moyen de débarquer avec ce vent et de toute façon, pas question de laisser Sirius à l’ancre sans surveillance. Heureusement, j’ai des provisions et de la lecture.”




J’ai passé trois jours et trois nuits à l’ancre avec un vent qui souffle, qui fait siffler les haubans et vibrer le gréement. Sirius tire sur son ancre, une Fortress, ancre légère mais extrêmement efficace, qui est bien plantée et ne bougera pas. Mais je inquiet du ragage de mon câblot dans le davier et je vérifie régulièrement. J’ai enveloppé le bout d’un tronçon de tuyau d’arrosage que j’ai fixé avec du grey tape et des colliers de serrage mais ça ne tient pas vraiment en place, il faut le remettre régulièrement. J’ai mis toutes la longueur de mouillage dont je dispose : 45 m de bout lesté plus 10 m de chaîne de 8. Ces longues heures pénibles ont fonctionné comme un test impitoyable pour mon ancre. Elle a tenu. Désormais j’ai toute confiance dans ce système de mouillage que beaucoup considèrent encore, à tort selon moi, comme une ancre secondaire, pas aussi sûre qu’une ancre lourde de type charrue ou CQR.


Vendredi 28, le vent se calme enfin. Au moment de démarrer le moteur, je me rends compte que les batteries sont à plat. Comme je veux me rapprocher du port pour avoir une chance de l’atteindre à la rame, me voilà donc obligé de déraper l’ancre et de faire un départ sous voile, puis de prendre un corps mort à la voile. Le vent souffle encore à 15-18 nœuds et, seul, ça n’est pas évident. Je débarque enfin avec ma batterie à la main. Avant de penser à visiter, j’ai une mission : trouver quelqu’un possédant un chargeur pour me recharger ma batterie.



Journal de bord : “L’avantage quand on a passé trois jours et trois nuits au mouillage sans pouvoir débarquer à cause de la tempête qui s’éternise, secoué par les rafales qui sont montées à plus de 30 nœuds et croisant les doigts pour que l’ancre tienne ; l’avantage quand, alors que le temps se calme enfin, on constate en voulant s’approcher du port que les batteries sont à plat et qu’il est impossible de démarrer le moteur ; l’avantage, donc, c’est qu’on est incroyablement fier quand on réussit (à la dixième tentative) sa prise de coffre à la voile en solo par 15 nœuds de vent et immensément heureux de mettre enfin pied à terre sur ces îles d’Aran qui se sont tellement fait désirer.”



En demandant à droite et à gauche, on me conseille de voir Dimitri, qui est le garagiste informel de l’île, que je trouve allongé sous une voiture sur le parking des ferries. L’homme est sympathique, il est originaire de Lettonie et vit dans l’île depuis douze ans avec sa compagne irlandaise et leurs deux enfants. Il embarque ma précieuse batterie et on se donne rendez-vous le lendemain. Je me balade un peu “en ville”. Le soir, au moment de regagner mon bord, le vent est de nouveau fort. Impossible de revenir  à la rame dans ces conditions. Heureusement, un jeune moniteur de l’école de voile est en train d’amarrer son zodiac. Je lui demande son aide et il me prend gentiment en remorque jusqu’à mon bateau. Le méchant clapot est tel que je suis trempé à l’arrivée après seulement 200 m.

Infos pratiques
  • Deux grands magasins vendent les fameux pulls d’Aran.
    À part les corps morts devant le port, il n’y a pas grand-chose de prévu pour la plaisance à Kilronan. Pas de douche, seulement les toilettes publiques (où on peut aussi laisser ses poubelles).  
  • On peut  bien se ravitailler au Spar, près de l’église, à 5 mn où on trouve de tout. 
  • En revanche, pas moyen de se ravitailler facilement en gazole. On m’a dit que c’était possible au magasin Coop mais il est assez loin. En cas de nécessité, on peut sans doute s’arranger avec des pêcheurs ou des fermiers. 

Sirius sur sa bouée devant le port de Kilronan, un peu seul…

Le pub local, baptisé simplement “The Bar”.



 
Samedi 29 juillet
J’ai retrouvé Dimitri et ma batterie. Je peux enfin visiter un peu l’île. Dimitri me donne quelques conseils touristiques…

Sur le chemin vers le Black Fort.

Journal de bord : “Ici, la grande attraction, c’est le fort de Dun Aengus, un site datant de l’âge du bronze (je crois). C’est à 7 km du port par la route, ce qui permet aux professionnels du tourisme de louer des vélos et de vendre des excursions en minibus. Mais Dimitri, qui m’a chargé ma batterie, m’a révélé le secret le mieux gardé d’Inishmore : il y a un autre fort, Dun Duchathair, “The Black Fort”, au moins aussi impressionnant, en bordure des falaises, et qui a l’inconvénient (pour les pros du tourisme) de n’être qu’à 3 km et accessible seulement à pied en coupant à travers les anciennes parcelles délimitées par les vieux murs de pierres sèches. C’est là que je suis allé aujourd’hui, et ça valait la balade. J’avais le fort presque pour moi seul.”





Le Black Fort.

Le long de la route, d’anciennes tombes dans les jardins des maisons.

Au sud-est de la baie de Kilronan, l’ancien port de Rossaveel Lower, qui découvre,
encore utilisé par les pêcheurs.


Une des attractions touristiques, la balade en calèche à cheval.

Un currach (ou curragh), une barque traditionnelle qui sert aujourd'hui pour les compétitions à la rame.

Le port est réservé en priorité aux pêcheurs et aux petits bateaux d’excursion,
mais quelques voiliers peuvent s’amarrer à couple.
********

De Kilronan (Inishmore) à Rossaveel (à l’entrée de la baie de Galway)

Départ le samedi 29 juillet à 19:45, arrivée le même jour à 22:00.

Cela fait déjà presque trois semaines que je suis parti. Nous avons convenu avec Fabien de nous retrouver dimanche pour une escapade de quelques jours à Dublin. Je décide de laisser Sirius à Rossaveel, le petit port de départ des ferries en direction des îles d’Aran. Ça m’évite de rentrer en profondeur dans la baie de Galway, c’est très bien abrité pour laisser le bateau et c'est desservi par des bus pour se rendre à Galway. Il y a une marina avec des corps morts devant, et une autre série de corps morts sur la rive en face. C’est là que je m’amarre. Le lendemain dimanche, je débarque, laisse mon annexe au ponton de la marina et prends un bus pour Galway, puis un autre pour Dublin (4h30 de trajet mais seulement 15 euros).

Ma trace lors de la remontée de la côte ouest de l’Irlande.